rapport

Les apprentissages ont continué naturellement après le retour de la tournée d´été. Force est de constater que finalement les jeunes s´approprient un modèle d´existence, au quel ils ont étés menés durant les activités de préparation de production artistiques, et  dans le quel ils se sont encore plus établis durant le séjour commun pendant la tournée d´été. Donc au retour, ils sont tout de suite en attente de la reprise des activités en commun. Et cela malgré la fatigue et aussi un certain degré de lassitude suite à un séjour très intense. Les répétitions ont reprises tout de suite après le retour au pays. Les adultes ayant la charge de nombreuses démarches suite à l´absence prolongée hors frontières, ce sont les jeunes eux mêmes, qui ont gérés durant une semaine,  sous la direction des anciens – les instructeurs, leurs temps de travail en commun.

-          Sujets et activités couverts :

Dés la rentrée une évaluation et un bilan de la tournée d´été s´imposait. Les activités artistiques et engagements et comportements individuels en relation avec la scène et la vie sociale de tous les participants ont étés analysés individuellement mais aussi en commun.   Le bilan artistique est toujours positif – un séjour prolongé avec une pratique constante et intense ne peut donner que des bons résultats à ce niveau. Il en va de même dans le sens des comportements dans la vie du groupe, où tout un chacun, mis à l´évidence de la réalité quotidienne est à même de trouver et appliquer des solutions en fonction des situations nouvelles dans les quelles il se retrouve.

Comme en témoignent les réactions des spectateurs et des organisateurs, dont certains nous connaissaient déjà, puisqu´ils nous ont déjà vus trois ans auparavant lors de notre première participation à ce genre de manifestations, le groupe a énormément évolué sur les deux fronts – artistique et social. Artistiquement il s´est affirmé dans une direction quasi semi professionnelle, avec une maturité et une maîtrisé évidente du sujet artistique. Le travail mené en amont, tendant de plus en plus vers un travail véritable dans le sens d´un apprentissage  rationnel et ciblé, dépassant le stade ludique et uniquement jouissif qui était caractéristique pour le groupe dans ses débuts,  s´est reflété sur la production artistique qui a acquise des attributs relatifs au monde professionnel. Sur le plan des relations humaines, donc dans le contexte social, nous pouvons constater une réelle ouverture de ces jeunes sur le monde extérieur, à la différence des premières contacts, lorsqu´ils étaient quand même sur leurs gardes, en retrait, découvrant pour la première fois un monde dont ils ignoraient tout jusqu´à lors.

Les comportements de tous les membres ayant étés pratiquement exemplaires, notamment ceux des nouveaux arrivants des colonies – bidonvilles, plus grande était notre stupéfaction de constat d´un fait grâve en toute fin de tournée – un vol lors de notre dernière nuit d´hébergement chez nos amis qui nous ont accueillis chez eux, en Allemagne. C´est un sujet extrêmement grâve et sensible à la fois, qui nous concerne tous et que nous avons longuement et sérieusement analysés ensemble au retour au pays. La question de responsabilité individuelle et collective, les retombées, l´image du groupe, du peuple Rom, de la confiance et méfiance, etc... étaient évoqués et analysés ensemble. Il est à mentionner que ce genre d´incident ne nous est arrivé au cours des 7 années d´existence du groupe qu´une fois, là, c´était la deuxième fois que cela c´est produit. Comme lors du dénouement de l´affaire, qui était en majeure partie géré par les anciens, là aussi, nous avons laissés exprès la plus grande part d´investigation et de réflexion aux jeunes eux mêmes, afin que l´analyse et la réflexion sorte de leur propres rangs. Voir la réalité en face et réagir d´une manière constructive en assumant ses responsabilités – telles ont étés les leçons que nous avons tirées de cette expérience. 

La aussi le positif et le négatif se confondent : le négatif, qu´un tel geste se soit produit, et le positif – la réflexion que cette situation a générée.

Comme positif nous constatons aussi que ceux qui n´ont pas pu prendre part à la tournée, faute de places, ont continué à participer aux activités du groupe à son retour, dépassant par la le stade de refoulement  et de rancœur, que le fait d´être restés à la maison aurait pu produire. Cela peut paraître anodin, mais dans le contexte des communautés tournées sur elles mêmes il en va tout autrement.

MACEDONIE

Ohrid – FERYP´FEST  Forum Européén de Jeunes Roms, 20 – 26 août 2007

SLOVAQUIE

 

Kežmarok – XV. Festival de la culture et du folklore rom de Spiš, KKS,  8.9.2007

Žilina – IV. Festival des Minorités ethniques, Mariánske nám. 28.9.2007

RÉPUBLIQUE TCHÉQUE

Boskovice – Mariage dans le  Western village, 28.9.2007

SLOVAQUIE

Tatranská Lomnica – Anniversaire, Hôtel Morava 29.9.2007

Tatranská Lomnica – Soirée ROH, Hôtel Morava, 29.9. 2007

Kežmarok – ARTE, tournage a Rakúsy et à Kežmarok, 16.10.2007

Veľká Lomnica – Mega répétition, 17.10.2007

Kežmarok – Mega répétiton, 18.10.2007

Kežmarok – ARTE, reportage à Rakúsy et à Kežmarok, 19.10.2007

Spišská Nová Ves - Ergo, Spolu - Romaexpo, 20.10.2007

 

Spišská Nová Ves – Tolerancia, Reduta, 22.11.2007

 

 

 

Un grand traumatisme est toujours présent – celui des départs des expulsés. Cette tournée était la dernière pour nombre d´eux au départ de leur villa natale – Kežmarok, et le retour était déjà dans des lieux nouveaux, au loin, pratiquement à l´étranger, puisque à la frontière hongroise.

Nous avons pu reprendre contact avec les anciens de la colonie de Ľubica, qui ont coupés les contacts avec le groupe, s´expliquer sur les malentendus – calomnies, qui ont fait que les parents ne laissaient plus les enfants participer aux activités, malgré la volonté évidente de ceux-ci. Calomnies dues à des rancœurs et des jalousies, qui se traduisaient par des mensonges sur les relations au niveau financier au sein du groupe. C´est un sujet constant et répétitif – qui touche combien et comment et pourquoi pas moi, etc. Dans un milieu social, où la survie quotidienne constitue la majeure, sinon l´unique occupation, il est très difficile de concevoir que d´autres intérêts que pécuniaires peuvent régir les rapports humains. Donc les parents qui ne nous connaissent pas encore assez bien, nous soupçonnent de profit financier au dépens de leurs enfants. Force est de constater que les pratiques de certains ONG et humanitaires ne leur donnent pas forcément tord. Heureusement, nous avons déjà une certaine notoriété, nous sommes aussi encrés depuis toujours dans la communauté par des liens familiaux, donc nous arrivons à dépasser ce stade de défiance. Mais c´est un sujet qui est incontournable, il ne faut pas le minimiser et il faut constamment être prêt à le traîter.

Nous n´avons pas assez développés les contacts dans la colonie de Kubachy. Ce qui est très dommageable, car la demande est toujours considérable. Le problème majeur à ce niveau est le départ pratiquement de tous les anciens musiciens formés au sein du groupe. Ces départs ont pour cause principale le déplacement vers les lieux de travail – la république Tchèque et Bratislava, où le marché de travail est en demande constante de main d´œuvre spécifique que produit la population tzigane. A ce titre nous constatons avec fierté, que presque tous les garçons qui sont passés par les activités au sein de notre groupe, sont devenus des ouvriers de grandes qualités, recherchés non seulement pour leur aptitudes professionnelles (tous travaillent dans le bâtiment), mais surtout pour leurs qualités personnelles, morales, qu´ils ont acquises à travers le contact avec notre groupe, et qui font maintenant d´eux des adultes productifs, fiables et demandés sur le marché du travail.

Sur place, nous devons palier à ce manque de musicien, éléments fondamentaux de notre démarche, en en cherchant et formant d´autres. C´est ce qui se produit avec le nouveau contact que nous développons depuis la rentrée avec la colonie de Velká Lomnica. Nous avons mis en place des répétitions avec un groupe de musiciens locaux, et par la même, aussi avec leurs enfants et ceux de la colonie. Cela nous a porté à diversifier nos voyages sur le terrain et à nous consacrer aussi à ce bidonville, que nous ne connaissons pas assez bien jusqu´à lors. Nous nous sommes déjà produits plusieurs fois avec eux en spectacle et en avons pris plusieurs avec nous lors des mini tournées. Nous fondons beaucoup d´espoirs dans cette collaboration, car comme toutes les colonies, celle la aussi comprends énormément d´enfants et de jeunes. Sur place, il y avait déjà au paravent un groupe folklorique, mais il n´a jamais réussi à se développer, donc nous répondons à une demande réelle, que nous allons essayer de développer. Nous avons fournis des instruments de musique et nous entretenons un contact régulier par des répétitions sur place. Dès que ces musiciens seront assez formés, nous allons avec eux revenir à Kubachy pour y poursuivre ce que nous avons entrepris.

     La participation au forum international des jeunes Roms à Ohrid, en Macédoine, dans le cadre du Feryp´fest était une expérience nouvelle pour les anciens du groupe qui ont pris part à ce séminaire / festival. C´était la découverte du monde intellectuel et politique, émanant des Roms eux mêmes, avec l´élément de la culture balkanique que l´on ne pouvait omettre, vu le contexte géographique de la manifestation.

     Les festivals roms de Spis a Kežmarok et celui des Minorités ethniques a Žilina, nous a permis de nous confronter de nouveau a un public local, rom et non rom, et surtout de se mettre en concurrence avec le groupe professionnel du Théâtre Romathan de Kosice. Régulièrement nous nous retrouvons dans les mêmes spectacles avec cette troupe, seule en son genre en Europe, et nous pouvons faire ainsi une évaluation des procédés socio-éducatifs  et progrès qui en découlent dans la pratique sur scène. Ceci nous affirme dans notre démarche d´approche informelle et non formelle de transmission des valeurs culturelles essentielles et fondamentales du peuple rom à travers la musique, le chant et la danse, telles qu´elles sont pratiquées au sein des communautés de base – celles des bidonvilles et des colonies paupérisés du quart monde tzigane.

     Autre événement marquant était le tournage pour ARTE, qui a pu une fois de plus mettre à

     l´épreuve les aptitudes professionnelles du groupe.