Khamoro

 
 
 
 
 
Slovenský Inštitút v Prahe :
 
Nous avons reçu l'invitation au festival Khamoro par l'intermédiaire du Bureau de la plénipotenciaire aux communautés roms auprès du gouvernement de la République slovaque. Autant dire, que c'était du sérieux. Et ça s'annoncait magnifiquement bien. Un cachet faramineux, les 100 000 couronnes slovaques, ce qui équivalait à plus de trois mille euros à l'époque étaient pour nous une somme fabuleuse. La subvention  était allouée par le Ministère de la culture dans le cadre d'un projet internationnal. Avec ça, nous devions nous débrouiller pour le transport et pour l'hébergement. 
Vite, j'allais rechercher un petit hôtel pas trop cher à Prague, il y avait l'embarras de choix, outre les hébergements de luxe et hors de prix, il y avait un bon choix de pensions tout à fait abordables, qui pourraient faire notre affaire. 
Mais j'ai vite déchanté, lorsque j'ai reçu la consigne de nous installer dans l'hôtel qui appartenait à un prominent homme politique rom, qui était visiblement de maille avec les organisateurs, et qui offrait ses bons offices pour écouler l'argent attribué par le Ministère.  J'ai tenté vainement de protester, c'était comme ça, il n'y avait pas le choix. Tout le cachet exceptionnel allait passer dans cet hébergement imposé. Il avait un hôtel plus ou moins miteux en plein centre de la ville, avec des prix conséquents, on aurait pu très bien trouver trois fois moins cher ailleurs, mais il n'en était pas question. En plus, il n'y avait pas assez de place pour tout le monde, il fallait donc se rabattre sur une pension, de nouveau celle de notre élu providentiel, donc il nous a fallu scinder le groupe en deux, ce qui ne nous arrangait pas du tout. Et, cerise sur le gâteau, à la réception il y avait la fille du gars, donc une tsigane, qui se bouchait ostensiblement le nez en nous voyant arriver...
Les déboires ne s'arrêtaient pas là... Les organisateurs, les Silaidjic, des yougos instalés à Prague, ne voulaient absolument pas nous faire participer au grandes soirées du festival, ils voulaient que l'on serve uniquement de décor. Grosse prise de bec, finalement nous sommes programés comme il se doit, mais ça a été coriace, la castagne n'était pas loin... La ligne de programmation du festival est très commerciale, elle correspond à une vision exclusivement occidentale de la culture rom. D'ailleurs, la majorité des groupes viennent de l'ouest, sont la plupart du temps composés de non rom, ou des roms qui font du commercial, loin, très loin du terroir, qui n'est pourtant pas loin, la Slovaquie et aussi la Tchèquie regorgent de groupes parfaitement authentiques et non moins performants pour cela. Au Khamoro, je retrouve régulièrement mes anciens collègues des cabarets parisens, tant mieux pour eux, mais que l'on ne me dise pas que c'est ça l'essence de la culture rom, avec tout le respect que j'ai pour eux. 
Donc la situation était plutôt pas brillante, nos relations avec les organisateurs étaient délétaires, heureusement qu'il y avait aussi dans le coup l'Institut Slovaque de Prague, et ça passait quand même par le Ministère de la culture slovaque, donc ils ne pouvaient pas complétement faire n'importe quoi avec nous.
Parmis les autres invités il y avait aussi un groupe de cuivres macédoniens, très sympas, et obligatoirement, toujours les mêmes, les russes, très prétentieux, avec le même répértoire inchangé depuis la nuit de temps, toujours les mêmes chansons, les mêmes pas de danses, et surtout, toujours la même prétention, les champions du monde, le reste, c'est de la m.... Nos petits jeunots, David et Viktor, qui devaient avoir autour de 10 ans à l'époque, sentaient très bien ce qui se passait, ils percevaient surtout parfaitement la prétention des russes, qui ne voulaient pas développer de contacts, même avec eux, des mômes... Alors quand ils ont vu passer autour d'eux le chef de la troupe, un quadra bien ventru, ils lui ont barré la route, et lui ont dit, espiègles, hé, môssieur, on va te montrer quelque chose... Et ils lui ont sorti un solo de claquettes parfaitement syncro, comme il n'en a jamais vu... Inutile de dire qu'il est resté là, scotché, sans être capable de sortir un mot...
Mais le festival a eu le mèrite de nous avoir fait rencontrer Karla Vladikova, Roman Erben, et c'est suite à Prague, que nous avons été contactés par le Sziget Festival, au quel nous avons participé l'anné suivante...
 
 

FESTIVAL MONDIAL ROM KHAMORO 2006
22. - 27. 5. 2006
sous l´égide de  Jiří Paroubek, premier ministre du gouvernement tchéque

PROGRAMME

22.5.2006 lundi
21.00 – Jazz Club Reduta –
koncert gypsy jazz – Trio Johnny Rosenberg (Hollande)

23.5.2006 mardi
18.00 – Institut Slovaque de Prague –
Projection du film Les reves en rose (République Slovaque)
21.00 – Jazz Club Reduta –
koncert gypsy jazz – Harri Stojka (Autriche)

24.5.2006 mercredi
17.00 – Institut Slovaque de Prague – Journée des Roms slovaques:
- vernissage des photos de Jozef Kolarčík-Fintický
- promotion de livre Les Roms sur les vielles cartes postales
- spectacle du groupe
Kesaj Čhave
21.00 – Jazz Club Reduta –
koncert gypsy jazz – Angelo Debarre (France)

25.5.2006 jeudi
12.00 – centre de Prague – Můstek –
Défilé des participants
18.00 – Institut Slovaque de Prague –
Projection du  filme Deti vetra (République Slovaque)
19.00 – club ROXY – Concert de musique rom traditionelle:
Kek Lang (Hongrie)
Gitans (Tchéquie)
Nadara (Roumanie)
Ilo (Russie)

Kesaj Čhave

Soirée de gala  J.C.Decaux, restaurant Marco Polo

26.5.2006 vendredi
19.00 – club ROXY – Concert de musique rom traditionelle:
Gypsy Mambo (Macedonie)
Kesaj Čhave (République Slovaque)
Margarita & The Gypsies (USA)
Puerto Flamenco (Espagne)

27.5.2006 samedi
10.00 – HAMU – Séminaire international sur Milena Hübschmannova
20.00 – grande salle de Lucerna – Galaconcert de musique rom traditionelle:
Kek Lang (Hongrie)
Gitans (Tchéquie)
Nadara (Roumanie)
Ilo (Russie)
Gypsy Mambo (Macédonie)
Kesaj Čhave (République Slovaque)
Margarita & The Gypsies (USA)
Puerto Flamenco (Espagne)