Octobre

Enfin, nous avons une proposition de spectacle ! Le Service culturel de Poprad, avec lequel nous avons si bien collaboré l´année dernière vient de nous contacter pour une prestation à Hranovnica, petit village près de Poprad, à grande majorité de population rom. Nous connaissons bien l´endroit, nous nous  y sommes déjà produit plusieurs fois. A chaque fois ca s´est bien passé, espérons qu´il en sera de même cette fois-ci. On fait tout pour, bien que ce ne soit pas évident. Toujours le même problème récurrent : l´instabilité des effectifs. Toutes les filles, à part Sara et les trois filles de Lomnica sont des nouvelles, les anciennes ont déjà atteint les 15 – 16 ans, âge critique des départs pour des causes familiales, c.a.d. des désistements pour fonder des familles, les garçons, eux, partent sur les chantiers, nous en avons parlé plus d´une fois… De nouveau la grande majorité du groupe est formée par des jeunes qui n´ont aucune expérience de la scène, ne possèdent pas notre répertoire, et n´ont pas l´habitude de notre manière de faire. Assumer un spectacle digne de ce nom dans ces conditions tient de l´impossible, c´est un véritable défi. C´est vrai, que ca nous est arrivé déjà plus d´une fois, mais on n´est jamais sur du résultat. 

Bon, ce n´est pas Las Vegas, juste un petit village au fin fond de la Slovaquie orientale, mais la réussite de notre entreprise est tout aussi primordiale que si nous étions de l´autre côté de l´Atlantique. On ne peut pas se permettre de décevoir notre public, qui de plus est, sera constitué de jeunes et des enfants roms de ce village, et surtout, on ne peut pas se permettre d´aucune façon de nous décevoir nous-mêmes. Il faut absolument que le spectacle soit réussi, le plus parfait possible, car il en va de notre satisfaction, donc de la motivation pour tout le travail futur, ce spectacle sera la récompense pour le travail accompli jusqu´ à lors, et un appel pour s´engager de nouveau, et comme d´habitude, à fond. Il y a deux mois nous étions dans une situation similaire, et l´aide des anciens, comme Perska ou Duško, qui possèdent bien le répertoire, et ont des voix qui portent, était précieuse et bienvenue. Hélas, les tensions internes et les ragots font qu´on ne peut pas faire appel à eux maintenant et au niveau du chant nous seront sérieusement affaiblis, au niveau de la danse il en sera de même… Il va falloir s´accrocher…

La veille du spectacle. Tout le monde est enthousiaste, ce sera un grand jour. Mais cela n´empêche pas Roman de déclencher tout un rodéo en partant à Štiavnik, le bidonville de sa femme, soi-disant qu´ils n´ont plus rien à manger. Pourtant l´avant-veille on les a aidé pour qu´ils aient de quoi remplir la marmite, et on aurait fait un geste aussi aujourd´hui, mais il n´y a rien à faire, ils veulent partir là-bas. Ce qui compromet sérieusement la journée de demain, car il n´y a pas de transport entre Štiavnik et Hranovnica, le village ou l´on doit se produire. Et Roman ne sera pas là à Lomnica, pour organiser la venue de tous les jeunes et les enfants au bus quand on viendra les chercher. Nous avons essayé de raisonner Roman, il n´y avait aucune raison majeure pour qu´il parte à Štiavnik, en faisant cela, il met en péril notre contrat moral. Nous lui versons une rémunération, certes modeste, mais importante pour lui, et pour nous aussi d´ailleurs, pour sa participation aux répétitions et pour l´organisation des allées – venues à celles-ci, en faillissant à ses engagements, en n´étant pas responsable et digne de confiance, il remet en cause notre collaboration à ce niveau, ce n´est pas la peine de poursuivre dans cette direction, puisque aux moments décisifs, il ne tient pas sa place ni sa parole. Et je ne parle même pas de la caravane qu´on lui a offert il y a un mois. Il faudra trouver des solutions alternatives, même si c´est à priori très compliqué. Pour couronner le tout, Dominik m´apprend ce soir que Sara ne viendra pas au spectacle, puisqu´elle prendra le train pour la Tchéquie le matin. Pareil, sans raison majeure. Donc il n´y aura aucune meneuse pour des nouvelles filles… Sara a toujours été très récalcitrante en ce qui concerne l´apprentissage des danses aux nouvelles, jamais elle n´a laissé une autre danser à sa place, et voilà le résultat. C´est dommage, un événement qui devrait être une véritable fête pour tous, devient un cauchemar la veille au niveau de l´organisation. Ce n´est rien de nouveau, mais c´est de plus en plus usant et décourageant…

Le matin Roman me téléphone qu´effectivement, il n´y a pas de transport entre Štiavnik et Hranovnica, et il viendra à pied. Ça lui fera dans les 5 km à travers les champs, heureusement, il ne pleut pas, ne reste qu´ à espérer que les ours des forêts voisines n´auront pas envie de se balader aujourd´hui et n´entraveront pas sa sortie touristique du jour. Les ours sont partout, tous les jours il y a des signalements, espérons que Roman ne figurera pas aux infos de ce soir… Les jeunes de Rakusy sont à l´heure, Sara est parmi eux, son histoire de voyage en Tchéquie était une blague, elle ne partira que vendredi. Bravo pour le sens de l´humour ! Il y a aussi les filles qui étaient là avant, qui ne venaient plus je ne sais plus pour quoi et qui sont revenues. Tant mieux. Je leur fais un semblant de sermon, mais juste pour le fun, sans insister, on passe à autre chose, c.a.d. les filles se mettent en costumes, on embarque tout le reste et on part en direction de Lomnica pour prendre le restant de la troupe. On est pas peu, 18 de Rakusy, 25 de Lomnica, 43 en tout. Et avec tous ca une petite dizaine de petits, dont certains tout nouveaux, qui n´ont encore jamais participé à un spectacle. Il y aura de quoi faire. Heureusement, il y a aussi Zdeno et Božena, parents de Zdenko, Jadranka et Klement, ils ne seront pas de trop pour gérer toute cette marmaille. Au moment de démarrer il y a encore Marcel qui arrive en courant comme aux JO. 

Nous arrivons à Hranovnica, devant la Salle des spectacles, pile à l´heure, comme prévu. Ouf, déjà ça, c´est une grande victoire, un exploit ! Hier encore, je ne savais pas exactement qui sera là, est-ce que Roman viendra pour assurer la musique avec moi, est-ce qu´il y aura Sara, unique danseuse expérimentée, pour mener les novices… Sans ces éléments cela aurait pu tourner à la catastrophe,  et rien ne certifiait qu´ils seraient tous là. Mais tout le monde est là, les ours n´ont pas bouffé Roman durant son trajet à pied, la virée en Tchéquie de Sára n´était qu´une blague déplacée, je peux respirer tranquille, pour moi le plus dur est passé, mener le spectacle avec plein de nouveaux sera du gâteau dans ces conditions, bien que ce n´est pas forcément toujours évident, car je suis le seul adulte responsable à diriger une quarantaine de jeunes et d´enfants, et il y a de quoi faire, sur scène, comme en dehors de la scène. Mais on va y arriver ! 

Nous sommes attendus sur place par l´équipe du Service Culturel de Poprad qui a organisé le tout. J´ai donné des directives très sévères et strictes à tout le monde, ayant à l´esprit surtout les petits, qui sont petits et se comporteront comme tels. Donc un sacré bazar. Cela donnera juste un pissoire de bouché après le spectacle, peu importe, j´ai débouché tout ça en moins de deux et je me suis excusé auprès de la femme de ménage, une rom du village, qui a pris ça avec le sourire. Nous sommes dans un village à grosse majorité rom, les élèves de l´école communale sont exclusivement roms, les quelques dizaines de blancs prennent le bus pour aller dans une autre école, dans un village voisin, ou il n´ y a que des blancs. Bruxelles tente de lutter contre cette manière de faire, à grand renfort de condamnations et d´amendes qui vont avec, mais il n´y a rien à faire, la réalité du terrain prime sur les bonnes intentions de l´UE. La salle est presque pleine, il y a encore quelques rangées de vides, alors on attend que tout se remplit, il faut  patienter encore un peu. Ce n´est pas forcément chose évidente, car tout le monde est au comble de l´excitation, les petits au stade maximum, mais avec des directives hurlées de ma part le calme revient comme par enchantement, du moins pour quelques instants. 

Dans les moment cruciaux, quand il faut assoir son autorité sans équivoque et instantanément, je passe au mode de communication tsigane, c.a.d. je crie, je gueule comme un forcené, d´extérieur on dirait une crise de folie profonde, mais d´un point de vue interne à la troupe, ce n’est que tout ce qu´il y a de plus normal et naturel, c´est comme chez eux, alors ils m´écoutent et respectent à la lettre. Le directeur de l´école, très sympa, avec lequel on a échangé un peu, nous fait une petite introduction et on peut y aller. J´aime bien ces gens, enseignants ou autres, qui, plongés en plein dans la problématique tsigane, la connaissent parfaitement, on se comprend tout de suite. 

La salle est donc bien remplie, les petits spectateurs sont tout aussi excités que les nôtres, on sent de l´électricité dans l´air, on ne peut pas demander mieux. Et dès les premiers accords ca y est, la magie Kesaj prend le dessus, tout le monde participe, tout le monde s´envole vers ailleurs… un ailleurs merveilleux, loin de la réalité de tous les jours, un voyage sans se poser de questions ni en demander et encore moins en donner... Embarquement immédiat, tout le monde décolle. Oui, je frise le pathétique et l´exaltation, mais ce ménage savant, complètement imprévisible, d´anciens, expérimentés, et de tout nouveaux, sans aucune expérience, mais totalement surexcités, produit cette fameuse « magie », ce quelque chose d´unique, car ça sera comme ça aujourd´hui, et jamais cela ne pourra être reproduit à l´identique, car le tout est, comme la vie, imprévisible et unique dans les instant vécus à l´instant même. Bien sûr, pour que ça marche, il faut des anciens qui aient de l´expérience, qui savent se mouvoir selon mes instructions, et qui savent aussi manager les petits qui se demandent parfois ce qu´ils font là, mais ils le font à fond, et c´est là, l´essentiel. Moi, je manage le tout, comme je l´ai fait pendant toutes mes années de meneur de cabaret, je fais monter les spectateurs sur scène, on fait des tours dans la salle, on improvise à fond. Ça va, j´ai de l´expérience, ça roule, la seule chose avec laquelle j´ai du mal, ce sont les « avant », ces préparatifs incroyables, quand rien n´est certain, tout change sans arrêt, on ne sait jamais qui viendra et qui viendra pas… De ça, j´en ai aussi l´habitude, car c´est toujours pareil, mais je n´arrive pas à m´y faire, à chaque fois je crois que c´est foutu, je me dis que plus jamais je ne me lancerais dans une pareille aventure, que c´est impossible de faire comme ça… Et puis vient la « magie Kesaj »,   et tout recommence comme avant, jusqu´à la prochaine fois. Oui, la « magie Kesaj », c´est aussi de donner cette dose incroyable de bonheur à l´état pur à tout ce monde. Aux petits, aux grands, aux spectateurs, aux interprètes. A tout le monde, moi y compris. Oui, on est de nouveau dans le pathétique et l´exaltation, mais c´est vraiment comme ça… Sinon on ne le ferait pas, on n´aurait pas tenu toutes ces années…

Donc après avoir débouché vite fait les wc, je fais monter tout le monde dans le bus avec les sandwichs que nous a offert le Service Culturel, c´est leur seule participation matérielle, les demandes de subventions ne sont pas passées pour eux, non plus. Devant le bus nous attendent une bonne douzaine de groupies, des fillettes de 10 – 12 ans, prêtes à s’embarquer avec nous immédiatement dans n´importe quelle direction du moment que l´on veuille bien les prendre. Ce genre de scènes, nous les avons vécues d´innombrables fois avec des écoliers français ou des roms mendiants roumains rencontrés lors de nos spectacles en France… Ça aussi, c´est une satisfaction, de celles qui reboustent le moral et donnent de l´énergie pour continuer malgré vents et marrées…

Tout le monde est rentré, sauf 6 jeunes gars de Lomnica, qui, avec Matej en tête, me demandent

 de rester pour ranger les costumes et les instruments. En général le rangement n´est pas bien

vaillant, ils veulent rester juste pour rentrer encore un peu plus tard, ils rangent quelques

costumes pour la forme, et j´en retrouve de cachés et jetés un peu partout dans les jours qui

suivent. Cette fois-ci, non. Tout a été bien, méticuleusement rangé, et il y a de quoi faire,

nous étions plus de quarante, donc ca en fait des chemises, des jupes et des maillots à

accrocher et pendre à l´endroit prévu au vestiaire. Bravo. Les gars sont enfin sortis de

l´adolescence rebelle et deviennent responsables, ils ne cherchent pas à me gruger, ils

respectent d´eux-mêmes les directives, savent que c´est pour le bien de tous, et ils le font

consciencieusement d´eux-mêmes. On s´assied dans mon bureau, on bavarde un peu, je leur

dis qu´ils viennent de passer un cap, celui des hommes adultes, je fais aussi un compliment à

Kristian pour la façon dont il a mené les petits qui étaient dans le fond de la scène. Son

visage s´illumine, je vois que j´ai tapé juste. Cette fois-ci je ne le sermonne pas, comme

lorsqu´il a volé le vélo dans le train il y a quelques mois, cette fois il est du bon côté de la

barrière. Je suis plutôt avare en compliments, alors lorsque j´en donne ils ont d´autant plus de

valeur. C´est une démarche consciente, ni Helena ni moi, nous ne choyons pas les jeunes.

Cela ne se fait pas ici. Ici, la vie est dure, rude, sans aucun chichi. Les démonstrations de bonté

et de générosité sont considérées comme de la faiblesse, et sont des occasions d´abuser de

ceux qui en font la preuve. Ce n´est pas la peine de faire de longs discours, je sais que les

quelques mots que j´ai dit à Kristian auront pour lui de la valeur, puisque c´est la première fois

qu´il a été gratifié comme ca devant les autres, il est passé du statut de voleur, à celui d´un

gars bien, tout simplement.

Je propose à Roman de venir les chercher à Štiavnik pour les ramener à Lomnica. Je le fais, mais  l´ambiance dans la voiture n´est pas à la fête. Roman se rend bien compte qu´avec ses caprices d´avant le spectacle il a poussé le bouchon un peu trop loin. Apres un long silence, je lui dis d´ailleurs qu´il va falloir revoir notre façon de faire, on ne peut pas continuer comme ça. Mais ce n´est pas la première fois que ça arrive, et puis on finit toujours par reprendre comme avant,  c´est quand même bien plus pratique de travailler avec Roman que sans, et pour lui, ce n´est même pas la peine d´en parler, il est toujours en train de couler, et toute paille qui lui est tendue, est pour lui salvatrice… Mais il n´en reste pas moins que nous devons être prêts à relever des défis même sans lui, c´est à quoi je m´applique lorsque je répète avec la troupe en solo, pour être à même de tenir des spectacles avec comme seul instrument la balalaïka, ce qui est, dit en toute simplicité, casse gueule, mais quand on n´a pas le choix, on n´a pas le choix, et on fait avec…

D´ailleurs, dans le cas de Roman, il n´y a pas que les cas de remue-ménages  familiaux explosifs qui entrent en jeu, ce qui est déjà pas mal en soi, car la fréquence de ceux-ci est régulière, serrée, et pas prête de s´arrêter.  Il y a aussi tout simplement le travail, qui manque cruellement. Roman n´a aucune qualification, donc aucune ressource à part les allocations familiales, et toute proposition de gagner quelques sous est pour lui vitale, elle prime sur tout et du moment qu´on l’appelle, il part dans l´instant même, même s´il risque de revenir sans un sou, ce qui arrive, hélas, assez fréquemment. Souvent, les jeunes Roms partent pour travailler chez des Roms plus âgés, et reviennent sans être payés, tout en ayant travaillé…d´ailleurs c´est ce qui est arrivé de nouveau à Roman il n´y a pas plus tard qu´une semaine.  Alors que je lui dis qu´il n´y aura pas de répétitions tout de suite avec lui, pour lui faire comprendre la gravité de ce qui s´est passé, il m´apprend qu´il part le jour même pour l´Allemagne pour aller planter des arbustes dans la foret. Le lendemain il m´appelle déjà de là-bas, il est sur place, ils doivent y rester une dizaine de  jours. Ça s´est fait comme ça, en quelques minutes, le matin il n´en savait rien, et l´après-midi il était déjà sur la route. Bon, on garde le contact, on verra ce que ça donnera… Notre prochain spectacle doit avoir lieu dans moins d´un mois, à Bratislava, pour le vernissage des Carrets. On ira là-bas avec Roman ou sans lui, en grande formation, si nous recevons une subvention du Ministère de la Culture, ou en nombre plus réduit si on doit se débrouiller par nos propres moyens.

Bon, ça n´a pas trainé, nous venons de recevoir un mail de la part du Fond de soutien de la culture des minorités nationales nous annonçant que notre demande de subvention n´a pas pu être avalisée, car l´appel ne concernait que les compagnies professionnelles. A ce que je sache, il n´y a qu´une compagnie professionnelle en Slovaquie, c´est le Théâtre Romathan de Košice, plus quelques formations musicales, c´était bien la peine de lancer un appel d´offres, si cela ne concerne que ces quelques groupes, la partie était jouée d´avance, il était inutile de faire semblant de s´adresser à tous. Donc si on veut aller au vernissage des Carrets, ce ne sera possible qu´en optant pour le transport en train, en essayant de prendre un billet de groupe le moins cher possible et de faire un aller-retour dans la journée. Il va de soi qu´il faudra réduire le nombre de participants au maximum. C´est dommage, car nous considérions cette subvention comme chose acquise, tellement sa justification nous semblait évidente, et nous en avons déjà parlé à tout le monde. On n´aurait pas dû le faire, cela va faire des déçus… Le plus simple aurait été de ne pas y aller du tout, mais ce vernissage est l´aboutissement de tout un processus, dans lequel nous nous sommes engagés, et dont le résultat final est la donation de tout l´archive photographique des Carrets au Musée National Slovaque, ce dont nous sommes très heureux, et nous voudrions assister à l´événement officiel le 5 novembre prochain à Bratislava. Donc il ne reste qu’ à faire le voyage en train, ce qui n´est pas une panacée et réduit sensiblement le nombre de participants, à moins que Pavel nous donne un coup de pouce et sponsorise l´aller-retour en bus. 

J´ai eu un coup de fil de la part d´une enseignante de Lomnica, se plaignant du comportement de Sebastian et Stanko en cours. Ils n´écoutent pas, chahutent, dérangent en classe, et en plus ils pavanent devant tout le monde que de toute façon ils partirons en spectacle avec Kesaj. Bien sûr, s´ils continuent de la sorte, ils resteront  à la maison. On va avoir une discussion plus que sérieuse à  ce sujet. C´est très bien que leur enseignante m´appelle, on va gérer ce problème ensemble. Bien qu´en ce qui concerne Sébastien, je ne me fais pas trop d´illusions, il est très instable, ne vient que épisodiquement, nous l´avons déjà surpris plus d´une fois en train de fumer, et même de snifer ou boire. A chaque fois s´en est suivie une longue absence de sa part, il avait honte et peur de revenir, mais nous lui laissons toujours la porte ouverte. Apres il revient, mais les rechutes sont assez fréquentes. Avec Stanko ça devrait se passer plus simplement, il est plus jeune et son comportement relève plus d´une gaminerie qu´autre chose, mais il va avoir droit, lui aussi, à un entretient serré et sans pardon. Si les enseignants veulent collaborer avec nous, c´est très bien, et il faut en profiter au maximum pour maintenir les gamins sur le bon chemin.