Le Printemps du Livre

Hauts du Liévre
Nancy
Si ma mémoire ne me trompe pas, c´est bien au Festival Printemps du livre du Haut du Liévre a Nancy, que nous a pour la premiere fois interpelé Johann le Berre. Un p´tit gars (nous étions tous plus jeunes, lui aussi...) est venu me voir apres notre spectacle en me disant qu´il avait un projet en tete et qu´il aimerait venir nous voir en Slovaquie... ou un truc comme ca. C´était notre premiere sortie, je n´avais pas encore l´habitude de gérer toute la troupe, alors j´avais autre chose a faire, je surveillais les gamins, et je ne pretais pas trop attention a ce que me racontait le p´tit gars en question. 
De toute facon, de par mon expérience du spectacle, je savais tres bien que la plupart du temps quand les gens viennent vous voir apres une représentation et vous disent ceci ou cela, qu´ils vont vous inviter, vont venir vous voir, etc., sont en géneral sous le coup de l´émotion et tres rarement, pratiquement jamais, leurs propos ne sont suivis d´effets. J´écoutais poliment, mais distraitement Johann, et l´esprit ailleurs, je lui disais le classique : mais oui, c´est ca (on vous écrira), viens quand tu veux, il est bien ton projet... Alors que je ne réalisais pas du tout ce qu´il me racontait, étant persuadé que, comme le veut la régle, de toute facon, on ne le reverra jamais... 
Eh bien, l´exception prouve la régle. C´était tout le contraire!
Johann est devenu le Johann des Kesaj Tchave, le pote, l´ami fidéle, le tourneur, l´organisateur, le propagateur et beaucoup d´autres fonctions encore, qui ont fait que la caravane Kesaj a pu avancer autant d´années. Entre autre, il est devenu aussi mon confident, régulierement, au fil des années et des aventures Kesaj, je lui envoyais des comptes-rendus, des chroniques de nos faits divers qui me permetaient de partager nos aventures, notres quotidien, d´évacuer le trop d´émotions qui nous accompagnaient au jour le jour.
Et, Johann étant un dessinateur, et qui plus est, un dessinateur de BD, alors une BD a germée, et a éclos au fil de ces années, de nos années Kesaj. C´est un miracle, pour reprendre le titre d´un autre bouquin, celui de Jean Michel Delage. 
La BD de Johann a pour titre Tsiganes, le Paradis des yeux. Cela traduit bien la vision et l´approche que Johann a eu  par rapport a Kesaj Tchave au cours de la derniere décénie. Nous lui devons beaucoup. Énormement.